Tardi, un des maîtres incontestés de la bande dessinée contemporaine, quand il s’attaque à un thème qu’il connait et qu’il a vécu à fleur de peau et a étudié de façon presque obsessionnelle, est au sommet de son Art. La guerre de tanchées, la Grande Guerre, celle de 14-18 en est un. Par le vécu de son grand-père, de sa famille entière, de son pays.
Le Stalag qu’a connu son père pendant la deuxième Guerre Mondiale en est un autre. Tardi est hanté par ces deux guerres et leurs horreurs et en a tiré une création sublime et immortelle. L’oeuvre de toute sa vie, ou presque.
Mais quand il s’attaque à une guerre qui n’est pas la sienne, à un conflit qu’il ne connait pas assez et qu’il ne comprend pas vraiment et pour lequel il a un parti pris et une fixation obsessionnelles, il devient un propagandiste tristement semblable à tous les autres. Dommage.
Mais cela n’altère en rien l’admiration que je voue à son oeuvre depuis ma tendre adolescence où je le découvrais dans les pages de Pilote.
